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Trek - Tour des Aiguilles Rouges (Alpes Françaises)

(Juillet 2017)

Bonjour à toutes et tous,

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Depuis le début de l'année, un projet était en préparation : l'organisation d'un trek dans les Alpes françaises. Notre choix s'est porté sur le trek des Aiguilles Rouges, pour son accessibilité, sa durée (4 jours - on peut faire plus, on peut faire moins), et les paysages qu'il offre tout du long. Et c'est peu de le dire. Ce trek parcourt le grand balcon face au massif du Mt Blanc, offrant une vue imprenable sur les glaciers et les plus hauts sommets de France. Puis il descend dans la vallée de Passy et sa réserve naturelle, riche en faune et en flore. Le tout autour de l'imposant massif des Aiguilles Rouges, qui changent de visage au fil des lumières changeantes.

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Organiser un trek, c'est quoi ?

a. Choisir les dates qui conviennent à tous les participants - pour nous, ce fut le mois de Juillet. C'est un mois idéal pour la randonnée, assez avancé dans la saison pour ne pas croiser trop de névés, mais pas trop avancé non plus limitant ainsi les risques d'orages.

b. Ensuite, une fois les dates posées, c'est de réserver les nuitées dans les refuges. Et mieux vaut s'y prendre à l'avance, les places sont comptées !

Ce trek peut bien évidemment se réaliser en bivouac !

c. Et puis, prévoir tout l'équipement nécessaire à un trek sur plusieurs jours (équipement assez minimaliste, nous y reviendrons)

d. Et enfin prévoir les trajets pour rejoindre le départ !

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En résumé, une randonnée merveilleuse, de belles rencontres tant avec d'autres randonneurs qu'avec une faune peu farouche, et une belle expérience réalisée avec ma sœur et mon papa :)

Jour 1

Montée au refuge du Lac Blanc

Distance

5,1 km

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Dénivelée

+851m / -6m

11h30 - Départ du col des Montets, un peu au dessus d'Argentières, en vallée de Chamonix. Départ tardif, car on sait que cette première étape est relativement courte, que les conditions météo sont stables, et que cela nous laissera le temps, arrivés là-haut, de profiter des alentours somptueux !
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L'itinéraire monte d'entrée, en lacets, dans la forêt. Et très rapidement, une première rencontre avec deux très jeunes bouquetins nous surprend. Nous ne sommes pourtant pas partis depuis bien longtemps, et ils ne sont qu'à 10 mètres de nous. Le sentier est assez fréquenté, nombreux sont des randonneurs qui montent (ou redescendent déjà) au lac Blanc en aller-retour sur la journée.
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Après un pique nique pris entre les Aiguilles Rouges et le glacier d'Argentière, nous reprenons le chemin direction les lacs de Chéserys. En montée, nous croisons un nombre incroyable de bouquetins, souvent des jeunes.
 
Le grand lac de Chéserys est connu pour son orientation qui permet d'y admirer le reflet du Mont blanc ! Tout au long de cette étape, le sentier est parfaitement tracé.
Après 850m de dénivelée, par une météo des plus agréables, nous arrivons au refuge du Lac Blanc. Bien installé au bord du petit lac, ce refuge dispose de 40 lits individuels en dortoir de 8-10 lits. Seul un drap-sac est nécessaire pour le couchage. Nous y avons reçu un très agréable accueil, et y avons très bien mangé. Nous avons fait en outre de chouettes rencontres, toute une famille qui finissaient le TMB, deux australiens dont un qui fait le voyage Australie-France tous les ans, juste parce qu'il est littéralement tombé amoureux du massif du Mt Blanc, et une photographe allemande qui finissait elle aussi le TMB, en solitaire.
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Après le dîner, les gérants nous orientent vers une petite balade digestive vers un lac, un peu plus haut, où les bouquetins ont l'habitude de venir boire au coucher. Ce lac, le lac de Persévérance, s'atteint en 15 minutes, et nous y avons effectivement croisé nombre de bouquetins, déjà un peu plus âgés que ceux que nous avons pu voir dans la journée. Le lac lui, est d'un bleu profond, presque noir, niché dans un écrin minéral.
Et puis nous redescendons, la nuit tombante (presque tombée même), pour revenir sur les bords du lac blanc, où l'heure bleue nous attendait. Le vent est totalement tombé, ce qui offrait un miroir quasi-parfait !

Jour 2

Du Lac Blanc au refuge de Bellachat

Distance

14,2 km

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Dénivelée

+837m / -1023m

3h30 - Heure à partir de laquelle je suis réveillé .. et je ne redormirai plus ! Il me faudra un petit temps d'adaptation au sommeil en dortoir apparemment :)
Je reste tout de même couché, je sais que dehors il fait très froid (on frôle les 0°C), et de toute manière le lever de soleil n'est qu'à 6h.
Un peu avant 5h, n'en pouvant plus de regarder l'heure tourner, je me lève. J'enfile mes vêtements les plus chauds (oui, j'en avais pas .. j'ai empilé tout ce que j'avais ..), et sors dans le froid - effectivement, ça réveille ! La nuit est claire, la mer de nuages est bien plus bas, dans la vallée de Chamonix. A 1h du lever de soleil, quelques lueurs commencent déjà à percer au loin.
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Le silence est absolu. Le froid saisissant.
 
L'instant parfait.
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Une autre randonneuse est là, assise dehors, face au massif du Mt Blanc, juste à contempler.
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Petit à petit, à l'approche de l'heure du lever, la lumière devient de plus en plus forte, et puis la mer de nuage monte d'un coup, nous mettant totalement dans le brouillard. J'ai la sensation que pour le lever de soleil, c'est raté !
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Je rentre me mettre au chaud dans la salle commune du refuge. Mais ne tenant pas en place, je ressors. Les nuages sont passés, c'était passager. Je retourne alors sur les bords du petit lac blanc, pour profiter d'un reflet quasi parfaite des sommets du massif du Mt Blanc, qui commencent à s'embraser.
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Puis je monte, pour profiter d'un point de vue sur le lac complet, et croise alors le chemin de quelques bouquetins.
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Quelques instants plus tard, les uns après les autres, quelques randonneurs commencent à sortir, et découvrir la magie des premières lumières du jour dans un tel écrin.
Je ne suis pas le seul à profiter du moment, certains exultent, d'autres se ressourcent ...
7h - L'heure de se retrouver autour d'un bon petit déjeûner, qui aura déjà le mérite de me faire remonter en température, car le soleil n'est pas là depuis suffisamment longtemps pour avoir fait remonter le mercure .. le café s'en chargera dans un premier temps !
Nous retrouvons la petite famille qui termine son TMB, et discutons ensemble de l'itinéraire du jour. L'objectif de la journée, c'est de rejoindre le refuge de Bellachat, qui se trouve de l'autre côté du Brévent. Deux options s'offrent à nous.
 
Option 1 : Descendre vers Flégère, et parcourir le balcon du bas, vers Planpraz,
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Option 2 : Prendre l'itinéraire du haut, plus minéral, (beaucoup) moins fréquenté, mais demandant plus de dénivelée.
 
Les prévisions météo sont clémentes, bien que le massif du Mt Blanc a déjà retrouvé son bonnet de nuages, nous décidons sans trop d'hésitation de passer par en haut, à savoir, le col de la Glière, le col du Cornu (non sans voir son lac homonyme), pour redescendre sur Planpraz. De là, il nous restera à remonter au col du Brévent, puis pousser jusqu'au sommet du Brévent, et enfin redescendre de l'autre côté jusqu'au refuge.
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Nous nous mettons donc en route, sur un sentier étroit, bien balisé, et sécurisé par des cairns. Ce n'est pas trop agressif, on se met correctement en chauffe, avant d'attaquer le dur, la montée du col de la Glière. C'est raide, et l'objectif parait si loin, d'en bas. Finalement, la montée se fera d'une traite (pour certains), et sera récompensée par deux bouquetins nichés sur une falaise. Quelques mains courantes sécurisent les derniers mètres, et nous voila au col, offrant une vue plongeante sur le lac Cornu (à droite).
Au fond, le massif des Fiz (le massif qui surplombe notre destination du jour suivant), entre deux passages de nuages, on peut même apercevoir le désert minéral de Platé. En se tournant, on aperçoit le dôme du goûter, qui joue lui aussi à cache-cache avec les nuages. Et évidemment, toujours une vue imprenable sur les Aiguilles Rouges, car n'oublions pas que le but de ce trek, c'est tout de même d'en faire le tour !
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De là, nous prenons la direction du col du Cornu, pour repasser côté balcon, et redescendre sur Planpraz que l'on a en ligne de mire. La descente se fait face au Mt Blanc, et la floppée de parapentes multicolors qui voltigent en contrebas. On aperçoit aussi le sentier du balcon en contrebas, beaucoup plus fréquenté que notre itinéraire, nous avons bien fait ! Pendant la descente, nous tombons à nouveau sur des bouquetins, une mère et une ribambelle de bébés. La mère m'offrira une jolie pose devant l'Aiguille Verte !
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Nous arrivons donc à la gare de Planpraz, et ce n'est pas mon passage préféré. Des pylônes, des remontées mécaniques, de larges pistes qui arrivent de partout, et du monde ! Nous déjeûnons un peu en retrait, parce qu'il est l'heure et qu'il se fait faim.
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Puis nous prenons le sentier qui monte au col du Brévent. Il est très agréable, et se fait facilement, une longue montée en faux plat pour se remettre en jambe, et une dernière partie plus raide avec quelques lacets qui nous amènent rapidement à la croix marquant le col.
Le col est lunaire, des rochers en vrac, s'ouvrant d'un côté sur les Fiz (à droite), de l'autre sur le Mt Blanc.
Nous continuons donc de monter, puis le sentier contourne le Brévent par sa face nord. Deux échelles sont à passer, puis nous rejoignons la piste principale (qui vient de Plampraz), jusqu'au sommet. La vue est jolie, mais c'est aussi la gare du téléphérique du Brévent, avec ce que ça implique. Des flots de visiteurs, et beaucoup de métal et de béton. Nous ne nous y attardons pas, l'heure tourne, et il nous reste encore du chemin. La descente en direction du lac du Brévent n'est pas très agréable, c'est raide, ça glisse, c'est rocailleux, et la fatigue rend le pas moins précis. Arrivés en bas, l'itinéraire se dédouble, à gauche le refuge, à droite le lac. Nous prenons le chemin du refuge, sur un sentier qui a parfois des airs de voie romaine, jusqu'à surplomber de façon aérienne la vallée de Chamonix, et face à nous, le glacier des Bossons (tristement haut).
 
Les mètres passent, et ce refuge, il est où ? On ne le voit vraiment qu'au dernier moment. Non sans une dernière descente pour le rejoindre. Sa terrasse offre une vue imprenable sur les glaciers en contrebas du Mont Blanc, et l'accueil y est très chaleureux.
Profitant d'une petite pression pour se requinquer et trinquer à une belle journée, nous rencontrons de nouveaux randonneurs, dont des amis qui font le même tour que nous, et un couple de lyonnais avec qui nous partagerons le dîner, parlant de nos randonnées passées, et nos projets futurs. Et les sujets ne manquent pas !
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Le refuge est très chaleureux, malgré son confort qui peut être considéré comme rudimentaire : un dortoir commun de 24 places, tous côte à côte, à l'ancienne. Un seul toilette, dehors évidemment, et pas de douche !
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Et un bon dîner, à base de soupe (un incontournable, ça réchauffe !), de pâtes et d'omelettes.
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Ce soir, pas de coucher de soleil magique, nous ne traînerons pas pour nous mettre au lit. Avec la stratégie de dormir tôt, et profiter des premières heures de sommeil profond. Et contre toutes attentes, malgré les 24 personnes et donc autant de ronfleurs potentiels, j'ai super bien dormi !

Jour 3

Du refuge de Bellachat au refuge de Moëde Anterne

Distance

20,9 km

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Dénivelée

+1261m / -1397m

Petit matin de la troisième journée. La nuit a été vraiment bonne, jusque environ 6h. Ma sœur a trouvé le courage de se lever, pour espérer voir les premiers rayons du soleil. Elle aura été récompensée avec un renard. Et toujours quelques bouquetins, non loin de nous ! Petit déjeûner, et nous voila repartis. Nous reprenons l'itinéraire de la veille, en sens inverse donc, direction le Brévent. Nous appréhendions cette partie, après l'avoir descendue la veille, mais finalement, en montant, à la fraîche, et après une bonne nuit, on est arrivés en haut en moins de temps qu'il ne faut pour le dire ! :) 
De nouveau un petit détour par le sommet, la table panoramique, pour se confirmer quelques noms de sommets aux alentours. Et il faut dire qu'on en voit !
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De là haut, on peut profiter de la chaîne des Aravis, du massif des Fiz, du mont Buet (qui est une variante à notre trek que l'on garde en tête pour le jour 4), des Aiguilles rouges, et bien sûr de nombreux sommets du massif du Mont Blanc. L'aiguille du Chardonnet, celle d'Argentière, la Verte, les Drus, le Triolet, l'aiguille du Plan, celle du Midi bien sûr, puis les dômes voisins au Mont Blanc, le Tacul, le Maudit, et de l'autre côté le Goûter. Plus loin, certains sommets du massif des Bauges sont eux aussi reconnaissables!
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Passé ce petit instant géographique, nous continuons l'itinéraire en direction du col du Brévent. Nous revoilà donc sur la piste, puis la bifurcation qui redescend via les échelles. Ce matin, quelques marmottes nous accompagnent. Nous arrivons au col du Brévent, et la vue y est toujours aussi saisissante. A partir de là, nous quittons l'itinéraire de la veille. Non pas que l'on s'ennuie, mais on en veut plus, et nous sommes pressés de plonger dans cette vallée de Passy ! Nous partons donc vers l'ouest, face au Fiz, et déjà en vue le refuge qui nous abritera ce soir. Pour le moment, la descente commence doucement, jusqu'à un promontoire qui domine totalement la vallée. On distingue également ce qui nous attend, une belle descente en lacets, raide, dans un pierrier, puis qui finit en faux plat, longue, à flanc de montagne. Nous attaquons donc les lacets, et ça file bien. Au détour d'un virage, un bouquetin prend la pose sur un rocher. Et puis, le sentier traverse quelques cours d'eau. On devine rapidement que ce sont les eaux qui descendent du lac Cornu, puis plus loin, des lacs Noirs. De jolies cascades nous permettent de nous rafraîchir, car oui, il fait chaud, le ciel est grand bleu, et le soleil en profite pour nous taper fort dessus !! Aucun coin d'ombre pour s'abriter et s'attendre, alors chacun descend à son rythme. Jusqu'à enfin approcher du fond de la vallée, où s'agitent les eaux tumultueuses d'un torrent. Ce sera l'endroit idéal pour pique-niquer ! D'ailleurs, c'est l'heure !
Après s'être badigeonnés de crème solaire, nous repartons. La sentier, étroit, remonte donc en direction des chalets de Willy. Côté flore, rien à voir avec la veille. Ici, c'est une explosion de couleurs, et de senteur. On sent que nous sommes redescendus en altitude. La végétation a repris le dessus. Nous arrivons rapidement en vue des premiers chalets, puis du refuge. Là, je rejoins un groupe de 4 randonneurs qui réalisent eux aussi le tour des Aiguilles Rouges, mais en autonomie. Deux couples. Les gars ont un sac de 17kg, les filles de 13kg. Et ils le sentent passer. Entre plaisir de l'autonomie, et supplice du sac, la balance doit fluctuer au fil de la journée .. pour ma part, mon sac frôle les 6kg (hors eau). Le refuge a ce côté appréciable, c'est indéniable! Mais le bivouac a lui aussi ses charmes ..
Bref, nous bavardons treks et ils me feront découvrir la traversée des Rois en Suède, leur premier trek en autonomie, dont ils ont gardé de très beaux souvenirs.
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Nous arrivons au refuge. 90 places. Rien à voir avec Bellachat. Ici, c'est le grand luxe. Chambres séparées, sanitaires nombreux, .. et bar ! :)  Nous découvrons notre chambre pour la nuit, là nous devrions être au calme, puisque nous y serons entre nous (les ronfleurs seront vite démasqués, et neutralisés ^^). Mais il est encore tôt, et nos jambes nous démangent. Face à nous, surplombant le refuge, le col d'Anterne. 200 petits mètres de dénivelée supplémentaires pour s'offrir une jolie vue. C'est décidé, nous y montons. Nous prenons le strict minimum dans nos sacs, et nous voila vite repartis sur les sentiers de Passy. La montée se fait rapidement, non sans s'arrêter admirer des marmottes, et notamment des bébés jouant avec leur mère. Adorable moment !
Puis nous voila sous la croix marquant le col.
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Bon ? Et maintenant ? Ce col, c'était un peu un retour aux sources. Nous le connaissions, et y étions déjà allés, il y a plusieurs années, au départ de Samoëns.
Du coup, on n'en a toujours pas assez. Le col d'Anterne, c'est bien. Le lac d'Anterne, c'est mieux .. et il n'est que 200m plus bas ! Mais on ne le voit pas depuis le col .. mon papa nous laissera y aller pour lui, lui redescendra et retombera sur nos deux randonneurs lyonnais. De notre côté, nous filons vers le lac, que nous atteindrons en 20 minutes à peine. Ce lac est un véritable joyau, niché sous les Fiz, et d'une couleur incroyable. On y plongerait .... les orteils ! :) 
Bon, mais l'heure tourne, et le dîner est servi tôt, très tôt à Moëde Anterne. Alors il nous faut repartir. Dans un défi complétement débile, nous voila en train de courir avec l'objectif d'atteindre le col en autant de temps qu'il nous en aura fallu pour descendre .. défi presque validé, à 5 minutes près .. et une bonne suée !! Ah ces jeunes :)
Au col, plus personne .. quelques bouquetins en profitent pour s'y promener, et accompagnerons les premières dizaines de mètres de la descente.
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Une petite pression au bar du refuge, en compagnie de nos amis lyonnais, puis nous voila invités à rejoindre le restaurant pour le dîner. Au menu, diots et pollenta. Sans oublier la soupe, évidemment ... même s'il fait moins froid que les jours précédent, elle reste incontournable ! :)
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A table, nous retrouvons des randonneurs croisés dans la journée, Thomas, Julia et leur maman, avec qui nous ferons connaissance.
Pendant le repas, une dame nous fera un topo sur l'histoire du refuge, les sommets alentours, et nous orientera vers une balade digestive, le lac de Pormenaz. On l'atteint en 20 minutes environ. Avec ma soeur, nous décidons d'aller voir ça. En chemin, les Aiguilles Rouges s'embrasent, le décor est magnifique.
En revanche, l'arrivée sur Pormenaz est assez décevante. C'est très sombre, encaissé, le lac manque de charme, et tout autour s'y trouvent de nombreux bivouacs. Nous n'y traînons pas, et prenons le chemin du retour, parce qu'on a envie de profiter d'une bonne douche, déjà prépayée (oui .. pour la douche, il faut payer !).
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Puis c'est l'heure de se coucher, la journée a été longue, et encore riche en beaux moments et belles rencontres. Et ce sera notre dernière nuit de ce trek, avec un léger pincement au coeur, on n'a pas très envie d'en redescendre ...

Jour 4

Du refuge de Moëde Anterne au col des Montets

Distance

17,3 km

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Dénivelée

+712m / -1270m

Dernière nuit très agréable dans ce véritable lit, avec des draps, et bien plus de confort qu'il n'en faudrait !
 
Réveil très tôt.
 
Récupération des pique-niques pour la journée, remplissage des gourdes, et nous voila partis, très tôt, comme prévu, avec toujours l'idée en tête de la variante du jour : Le Mont Buet.
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Comme cela nous avait été conseillé la veille, nous prenons un itinéraire bis pour rejoindre le col de Salenton, en passant non pas par les cabanes, qui nous feraient redescendre pour remonter, mais plutôt par un sentier qui passe plus haut, offrant une vue sur le Mont Blanc et les Aiguilles Rouges bien plus chouette. En outre, le sentier est peu fréquenté, plus sauvage, et la faune y est donc plus présente !
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Nous prenons donc le chemin de cet itinéraire, dans les pas de la petite famille avec qui nous avons dîné la veille au soir, et qui ont été un poil plus matinaux que nous, mais que l'on aperçoit quelques centaines de mètres devant nous.
La météo est clémente, pour le moment du moins, grand ciel bleu, rien à signaler. En même temps, il n'est pas encore 8h ..
Nous quittons donc l'itinéraire balisé pour suivre une trace qui passe par un plateau supérieur. Et l'endroit est vraiment superbe, effectivement !
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Quelques petites mares ici et là, rencontre avec des marmottes, et une grenouille. La vue sur le Mont Blanc est imprenable. Le col de Salenton est vaguement en vue, mais très loin encore ! Et le Mont Buet est toujours dégagé.
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Le sentier arrive dans une combe au fond de laquelle coule un torrent. Nous la traversons, et rattrapons le sentier normal du col de Salenton. De là, je rejoins les deux couples de bivouaqueurs, qui ont dormi près des cabanes, et qui attaquent eux aussi la montée au col.
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Je me retrouve devant l'un des garçons, qui m'emboîte le pas. Sans un mot, nous avançons à bon rythme, que j'impose. Nous ne nous arrêterons pas jusqu'en haut. La dernière partie est particulièrement raide, dans un environnement presque lunaire.
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Au col, le vent s'engouffre et souffle particulièrement fort. J'y retrouve Thomas et Julia, eux aussi en avance sur leur maman. Entre temps, le Mont Buet s'est totalement couvert, pris dans les nuages, et cela ne changera plus. La décision est unanime, au col, personne ne se tentera sur le Buet aujourd'hui.
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En compensation, nous décidons de monter au petit sommet qui surplombe le col de Salenton, afin de s'offrir une vue sur les Aiguilles Rouges et la Vallée de Bérard. Cela sera également le point le plus haut de notre trek.
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Nous redescendons au col de Salenton, où les randonneurs arrivent petit à petit. D'autres arrivent également du refuge de la Pierre à Bérard, pour un trek en sens inverse de nous.
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Quelques photos et fruits secs, et nous prenons le chemin de la descente, dans un pierrier. Pas de névé à traverser, comme cela peut être le cas en début de saison. Là c'est parfaitement dégagé, et le pierrier se descend bien, chacun à sa façon. Là où certains gambadent de roche en roche, d'autres assurent leur descente pour préserver leurs genoux ! Et à juste titre, car les marches sont hautes !
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En 45 minutes environ, nous voila au refuge de la Pierre à Bérard. C'est l'heure de pique niquer, et nous profiterons des tables à disposition à l'extérieur du refuge, qui propose également quelques boissons et autres gourmandises (tarte aux myrtilles, par exemple). En ce qui nous concerne, le pique-nique qui nous a été préparé est suffisamment conséquent pour nous caler ! :)
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Puis la descente se poursuit, à fond de vallée (joliment fleurie), en longeant le torrent, avec, à certains endroits, des airs de Canada.
Nous arrivons rapidement à la cascade de Bérard, et sa buvette. C'est une petite balade familiale qui, au départ du hameau Le Buet, se fait facilement. Les abords de la cascade sont aménagés afin de pouvoir l'approcher et se rafraîchir de ses embruns.
Nous continuons jusqu'à la route (après 4 jours loin de tout, ça a été le moment le plus difficile à vivre pour moi, le dur retour à la réalité), puis jusqu'au col des Montets via un chemin qui longe la route, jusqu'au parking de départ ... la boucle est bouclée !
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En résumé, le trek des Aiguilles rouges, c'est :
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- 4 jours. On peut faire moins, en accordant avec sa forme physique. Mais je pense que 4 jours permet de pleinement en profiter !
- 58,7 km au total
- 3650m de dénivelé cumulé (approx.)
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En ce qui nous concerne, ça a été également une chance inouïe pour la météo ! Pas de pluie, pas d'orage, pas de neige.
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Côté matériel voici le détail de mon sac au départ :
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Sac à dos Osprey Kestrel 38L (1800g)
Fruits secs + oléagineux (250g)
Barres céréales (150g)
Serviette (100g)
Pantalon de rechange (300g)
Veste coupe vent (330g)
Sous-vêtements de rechange (400g)
T-shirts (x3) (360g)
Polaire fine (350g)
Sac à viande (120g)
Frontale (80g)
Boussole (20g)
Brosse à dent + dentifrice et savon (30g)
Crème solaire (50g)
Poche à eau remplie (2000g)
Appareil photo (800g)
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TOTAL sur le dos (hors pique nique) = 7kg (et qui s'allège de 2kg au fil de la journée). A mon sens, c'était très agréable à porter. Je ne le sentais pas.
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Informations pratiques
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Quelle saison
Idéalement, entre mi-juin et fin septembre, période où les refuges sont ouverts. Attention, en début de saison, vous pouvez croiser quelques névés. Et attention aux orages en fin d'été également.
Choisissez vos dates assez tôt, et réservez les refuges en avance. Pour un trek en Juillet (haute saison), j'ai réservé en Mars sans le moindre soucis. D'autres s'y sont pris en Mai, et le refuge du Lac Blanc affichait déjà complet. Pour réserver, un mail avec vos souhaits (nombre de personne, repas, pique-nique, etc ..). Seul le refuge du Lac Blanc demande un accompte pour valider la réservation.
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Accès
Pour démarrer le trek, le col des Montets offre un large parking permettant d'y garer sa voiture le temps du trek. On peut aussi démarrer d'Argentière, en montant au lac Blanc par Tré-les-Champs.
On peut également arriver en train, puis prendre le bus qui nous dépose au col des Montets !
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Difficulté
Ce trek est accessible à tous randonneurs ayant l'habitude de marcher environ 6h par jour, et monter presque 1000m quotidiennement. Il faut être en bonne condition physique. Quelques passages demandent de poser les mains, notamment les échelles du Brévent et sous le lac Blanc, mais rien de compliqué.
Côté balisage, la totalité des sentiers est parfaitement balisée, soit par des panneaux, soit par des cairns. Rien à signaler de ce côté là. Cela n'empêche évidemment pas de s'équiper d'une carte IGN et d'une boussole !
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Sens de l'itinéraire ? Nous l'avons fait dans le sens horaire, comme la plupart des randonneurs. Mais nous en avons croisé dans l'autre sens. A choisir, je recommande le même sens que nous, pour plusieurs raisons : le pierrier du col de Salenton, je pense qu'il vaut mieux le descendre. La variante du Buet arrive au dernier jour, on peut alors choisir de la faire ou non en fonction de la forme de chacun (c'est quand même un 3000m+). Le petit pierrier sous le col du Brévent est à mon avis plus sympa à descendre qu'à monter.
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Voila, j'espère que ce récit vous aura plu, et qu'il vous aura, peut-être, donné envie de vous lancer. Si vous avez des questions, n'hésitez surtout pas à me les poser, j'y répondrai volontiers !
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A bientôt !

- Fin -

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